Tu dois donc être mon ami d’école ? pensai-je. Puis à haute voix : Salut euh … Pierre !
- Où étais-tu pendant tout ce temps ? Je croyais que j’allais mourir d’ennui !
- Désolée… Je faisais un tour dans le jardin.
- Je suis content que tu sois en forme.
- Euh… Merci.
- Tout le monde s’inquiète pour toi à l’école… On ne parle presque que de toi, ces trois derniers jours… la maitresse nous a expliqué combien la Typhoïde peut s’avérer dangereuse.
- J’ai la Typhoïde ? Balbutiai-je d’un ton incrédule.
- Je suis au courant, voyons … La maitresse nous l’a dit.
Comme par enchantement, mon corps semblait faiblir à mesure de ses propos. Très vite, mon pouls s’accéléra, ma tête devint chaude et je me sentis exténuée.
- Apparemment, tu es encore très malade. Peut-être serait-il mieux que tu te reposes… Les leçons attendront pour un autre jour.
Je me sentais terriblement malade en effet. La fièvre brulait mon crâne, et un froid glacial s’infiltra en moi jusqu’aux os… Malgré mon état affreux, le bon gout et le savoir-faire avec lesquels le mobilier de la chambre était fait ne m’échappèrent point. Un lit large fait du même bois que le bureau trônait majestueusement sous la fenêtre. Sur les parties supérieures de la tête et du pied du lit, de jolis motifs floraux ont été dessinés avec soin, ainsi que la petite fraise dorée, signature désormais rapidement détectable par mes yeux. Je m’y affaissai et me laissa aller contre son matelas. Ma première impression concernait la robustesse de ce lit. Il me sembla que ce lit ne serait jamais intimidé quel que soit le poids qu’il devrait supporter.